Vient alors le temps du souvenir
​
Que la fête commence
​
Morts et vivants ont tous besoin de cette commémoration où, plus que jamais, il s’agit pour les représentants du défunt, femmes, filles, fils, gendres qui pourvoient à l’organisation matérielle de ces funérailles, de représenter le défunt ou plus exactement sa volonté en mimant, individuellement ou collectivement l’accomplissement de ses actes : chasse, lutte, culture… ou certains traits de sa personne via l’imitation, la dérision, où concourent parfois certains enfants. Le mime est une manifestation de la sociabilité, jeu et expression artistique (Radar 1965 : 59).
Les parents « à plaisanterie » exercent aussi leur fonction de contradiction par des jeux de travestissement sexuel. Mais tous sont conscients de jouer soit un rôle sérieux soit un rôle comique. On retrouve ici tous les caractères de transgression de la fête. Cette « théâtralisation » des funérailles a pour but de « représenter cette présence du défunt » (Kompaoré).
C’est l’un des temps forts de la vie sociale du groupe, un moment de rencontres et d’échanges où il est important de vérifier la conformité des rites aux normes traditionnelles : la variété des danses, la qualité des relations humaines, la quantité et la qualité des nombreux sacrifices (poules, moutons, bœufs, chiens…) qui ajoutent une dimension tragique à la fête rituelle, les mets et les boissons offerts gratuitement aux invités, les offrandes au défunt, aux ancêtres, aux esprits de la terre et aux membres de sa famille.
Durant ces jours, les réceptions sont nombreuses et les jeunes gens s’intéressent particulièrement à l’arrivée des filles car c’est souvent un moment propice de fiançailles et de mariage.
​
​